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Cette année, Le temps d’aimer la danse veut donner le pas aux danseurs en devenir

Egilea
Carole Suhas
Komunikabidea
Le journal du Pays Basque
Mota
Albistea
Data
2011/06/17
Lotura
Le journal du Pays Basque

Le temps d’aimer la danse, vieux de 21 ans cette année, a fini par s’imposer comme le rendez-vous incontournable de la danse sur la côte basque. Alors bien sûr, il n’est plus envisagé de la même façon car aux premiers pas, il s’agissait d’ancrer la danse contemporaine au cœur d’une ville, pari loin d’être aisé au vu de la réputation élitiste dont jouit celle-ci.

Vingt-et-un ans après, les enchaînements ont été bien appris et Le temps d’aimer est une valeur sûre, presque “banale”, comme le dit Jakes Abeberry, directeur de Biarritz Culture. L’enjeu est donc ailleurs.

Découvreur de talents

Si Le temps d’aimer a plutôt habitué ses visiteurs à une programmation centrée sur les ballets nationaux, tels que le Ballet de Lorraine l’année dernière, ou sur les grandes compagnies internationales, pour sa 21e année d’existence, le festival a décidé de donner leur chance à des artistes en devenir.

Loin de minimiser le talent de ces derniers, il semblerait plutôt que les organisateurs misent cette année sur un renouvellement. Pour que le banal ne devienne pas routine, sa dangereuse voisine. Car c’est aussi ce qu’on attend d’un festival : qu’il crée.

C’est pour cette raison qu’il n’y a pas forcément “de compagnies phares” dans cette programmation 2011. “L’économie de la danse, et du monde de l’art dans son ensemble, est en grande difficulté. Le festival doit aussi avoir pour vocation d’aider les compagnies qui essayent de grandir, les chorégraphes et danseurs qui tentent de percer”. A 21 ans, Le temps d’aimer la danse semble retourner à l’essence de ce qui a fait son succès.

Pour autant, n’entendons pas par “artiste en devenir” une qualité moindre de proposition. Le descriptif exhaustif de ces 21 compagnies n’est pas envisageable dans ces colonnes, mais le choix arbitraire de quelques artistes n’est, lui, pas exclu. Attardons-nous sur les solos et sur les propositions qui sortent des sentiers dansés tout tracés.

Solitaires

A l’opposé des grands ballets qui réunissent une quinzaine de danseurs sur scène, cette année, trois performances en solitaire attirent l’attention. Pour les énumérer de façon chronologique, c’est Pierre Rigal qui ouvrira le bal. Déjà venu présenter son Erection, qui avait beaucoup intrigué, lors de la précédente édition, Pierre Rigal revient cette année avec Asphalte, moins “évocateur”, s’amuse Thierry Malandain, mais qui reste dans l’idée du renouvellement. Dans cette pièce solo, Pierre Rigal détourne les codes du hip-hop, qui devient alors “hip-pop art” et, dans l’esprit du pop’art, met en lumière la société civile.

Autre danseur solitaire, autre style. Israel Galvan incarne le flamenco. Eloixa Ospital, de Biarritz Culture, le définit ainsi : “Il réussit à rester dans les racines du flamenco tout en le renouvelant. Il n’est pas le bel hidalgo auquel on pourrait s’attendre, lui va davantage dans la terre, il est troublant lorsqu’il danse”. Et à Jakes Abeberry de rajouter : “Il y a trois, quatre ans de cela, Israel n’était pas du tout connu, sa façon de danser ne plaisait pas du tout aux puristes du genre, ‘Qu’est-ce que c’est que cet homme qui sort le ventre, met ses pieds en angle droit ?’, maintenant, il est à Biarritz !”.

Promotion

Le flamenco, Fabian Thomé le danse aussi. Il s’en sert pour broder des histoires autour du sofa en tant qu’objet de fantasme, et en tant qu’objet du quotidien. Thierry Malandain a exprimé son engouement à accueillir un artiste “qui a une gueule et du charisme, il est étonnant”. Dans la même veine que lui, celle des danseurs qui ont des choses à dire avec leur corps, Sébastien Perrault présentera Caïn. Il s’était déjà produit l’année dernière au Jardin public et la force de sa représentation avait troublé Thierry Malandain qui a donc tenu à ce que cette année il se produise sur de vraies planches, en l’occurrence celle du Colisée, idéale pour les solos.

Pour finir, Thomas Lebrun chamboule l’ordre créatif et se met à disposition de l’art. Si les chorégraphes partent souvent du travail d’autres artistes pour créer leur chorégraphie, Thomas met, lui, son corps à disposition des autres (cinéaste, écrivain, etc.) pour une création en six parties.

Inventivité

Quoi de mieux que l’originalité pour attirer un public non averti aux spectacles de danse ? La création rend curieux, et certaines compagnies n’ont rien à envier aux autres dans ce domaine. La compagnie Yan Lheureux semble s’inscrire dans celles-ci avec son Reach our soul, qui met en danse trois hommes, un de Johannesbourg, un de Séoul et un de Berlin, chacun chargé de son histoire et illustrant les fractures sociales, historiques ou raciales d’un lieu. Thierry Malandain estime que “c’est un des spectacles qui peut déranger le plus car il est particulier. Ceux qui s’attendent à voir un classique risquent de déchanter”. Raison de plus pour y aller ?

Dans la pratique

Réparti sur trois lieux phares de Biarritz, à savoir le Colisée, la Gare du Midi et le Casino municipal, Le temps d’aimer a cette année aussi renforcé ses propositions en extérieur.

Parlons prix maintenant. Avec des tarifs allant de 12 (découverte) à 38 euros pour les spectacles plus prestigieux, le moins que l’on puisse dire c’est que la “culture pour tous” n’a pas mémorisé toute la chorégraphie.

Pour Jakes Abeberry, “les jeunes sont plus enclins à venir voir de la danse que du théâtre, ce qui prouve que cette discipline évolue vers une vraie adhésion de la jeunesse”. Il est vrai que les spectacles de danse (certains) ont des tarifs plus abordables que des pièces de théâtre (certaines). Ce qui est peut-être une autre explication à “l’adhésion de la jeunesse”. Toujours est-il que pour “casser l’image de la danse réservée à une élite”, volonté tout à fait louable, les “tarifs découvertes” seront-ils suffisants ? Peuvent-ils être une entrave à cette découverte qu’ils prônent ?

 

Le temps d’aimer, vitrine de Biarritz

Le temps d’aimer, c’est mettre en avant l’art bien sûr, mais c’est aussi un événement culturel majeur pour la ville. Jakes Abeberry le dit lui-même : “Nous apportons bien sûr un espace d’expression à tous ces danseurs et chorégraphes, mais il ne faut pas non plus oublier qu’eux aussi participent de la réputation de la ville”. Ainsi, Le temps d’aimer, c’est aussi une vitrine pour la municipalité biarrote. Si l’on en croit les quelques chiffres tirés d’une précédente édition, celle de 2009 précisément, par Biarritz Culture, 1 948 personnes se sont déplacées sur le festival. Parmi elles, 1,13 % vient de l’étranger, 93 % d’Aquitaine et du Sud-Ouest dans son ensemble, et sur le département 64, 61 % des visiteurs sont ceux de la côte basque. En résumé, “c’est un festival pour les locaux” conclut Eloixa.

 Dans ce cadre, il peut sembler judicieux de s’interroger sur cette image, qui est maintenant associée par convention à celle de Donostia. En effet, les deux villes ont signé une convention de partenariat culturel dans le cadre de la candidature de Donostia au titre de capitale européenne de la culture en 2016. Seulement, les élections en Pays Basque Sud sont passées par là et ont changé la donne. Qu’en est-il de cette collaboration culturelle, à l’heure où Odon Elorza a laissé sa place à Juan Karlos Izagirre, nouveau maire de la ville ? La collaboration culturelle est-elle toujours d’actualité et surtout va-t-elle se voir de façon effective ?

Eloixa Ospital explique que pour cette édition, “le travail de contact des compagnies a commencé avant que ne soit signée une telle convention. Ce qui fait que nous avons quatre compagnies sur les 21 que compte la programmation qui viennent du Pays Basque Sud. Par contre, ce qui nous semble inévitable, c’est que pour les prochaines éditions du festival, une affiche comprenant davantage de compagnies du Sud, soit mise en place”.

Juan Karlos Izagirre l’a dit (voir notre édition de mardi 14 juin dernier), il compte renforcer l’importance de l’euskara à l’intérieur des champs d’action de cette convention. Reste à savoir si ces changements s’appliqueront à la prochaine édition du Temps d’aimer et aux événements culturels dans leur ensemble programmés prochainement à Biarritz.

Pour cette année, il faudra attendre l’année prochaine.

 

COMPAGNIES


- Carte Blanche, compagnie nationale de danse contemporaine de Norvège.

- Le groupe Tango Sumo.

- Compagnie Guillaume Bordier.

- Pierre Rigal, de la compagnie Dernière minute.

- Le Laboratoire de recherche chorégraphique sans frontières et Gaël Domenger.

- (Re)connaissance, avec les compagnies Etant donné, Ambra Senatore et Contrepoint.

- Compagnie Maritzuli.

- Le ballet Malandain et l’Orchestre de Pau et pays de Béarn.

- Thomas Lebrun, pour la Cie Illico.

- Le Ballet d’Europe sur une création de Jean-Charles Gil.

- Kukai Konpainia.

- La compagnie Yann Lheureux.

- Israël Galvan.

- La Co&Cie Danse avec Deva Macazaga.

- La compagnie Chantier avec David Drouard.

- La compagnie Vilcanota.

- La compagnie La Baraka avec Abou Lagraa.

- SOS Danse.

- La compagnie Sébastien Perrault.

- La compagnie Seo.

- La compagnie Myriam Soulanges.

- The Guest Company avec Yuval Pick.

- La compagnie Ariadone avec Charlotte Ikeda.

- La Thomas Noone Dance.

- Les Ballets de Monte Carlo et Jean-Christophe Maillot.

- La compagnie Eco et Emiliano Calcagno.


Les représentations auront lieu du vendredi 9 au dimanche 18 septembre prochains. La billetterie est d’ores et déjà ouverte, et différents tarifs sont mis en place : tarif découverte, permission de minuit, fidèle, réduit ou encore le “pass Temps d’aimer”.


Le programme intégral sera très bientôt disponible sur le site www.letempsdaimer.com

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