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« Bilaka », à Bayonne : reprendre la danse basque « pour aller plus loin »
Ce samedi 26 mars au Théâtre de Bayonne, un tout nouveau collectif de jeunes chorégraphes basques convie à sa première sortie « pour ceux qui aiment la danse basque et sont prêts à en voir l’énergie nouvelle d’une écriture contemporaine ».
Des coiffes de cerf attendent sur les travées du Théâtre de Bayonne, dans l’attente de la dernière répétition de Bilaka, première sortie d’un collectif éponyme de jeunes danseurs du Pays Basque, qui sera donné en ces lieux ce samedi 26 mars à 20h30.
Littéralement « processus en cours », Bilaka trouve une traduction plus fonctionnelle dans la dénomination de « pôle de production chorégraphique », relié désormais au rôle de formation et de promotion de l’IDB (Iparraldeko Dantzarien Biltzarra, Fédération de danse basque).
« Ces masques surmontés de bois de cerf représentent le symbole de la régénération, de la fertilité aussi », indique Mathieu Vivier, danseur et chorégraphe de la création collective Naizena ez Naiz depuis St Pierre d’Irube, qui présentera samedi soir une « vraie » chorégraphie, Negua (« l’hiver »).
« Ce collectif s’est monté sur le constat d’une envie d’aller plus loin dans la danse », l’IDB, qui fédère ces structures de danse pour les jeunes danseurs jusqu’à 18 ans, ne permettant pas de franchir le pas supplémentaire pour tenter une réelle professionnalisation de leurs passions.
Une démarche collective a donc été engagée, pour « créer un espace esthétique plus large de la création chorégraphique basque ».
Les pas traditionnels seront le vocabulaire adoptés par les 3 chorégraphes invités, mais chacun d’entre eux a amené son exigence au-delà de ce qui peut se voir traditionnellement dans le genre.
Le processus a pris son temps, parfois près de deux ans, pour échanger ressentis et désirs des danseurs, mais également rassembler des musiciens qui joueront sur scène avec eux, des techniciens, et des costumiers.
« Pour Negua, le point de départ a été l’interrogation sur cette reproduction des rites de danse basque, se souvenir de leurs significations », culturelles autant que sociales, « et les ré-introduire aujourd’hui dans cette convocation du soleil, à même de nous réchauffer de l’hiver finissant, mais également de ces relations entre nous qui doivent nous permettre à tous d’aller un peu mieux ».
Ce langage de dantzari contemporain a aussi guidé le travail du chorégraphe habituel de Kukai Dantza (Errenteria, au Pays Basque sud), Jon Maya ayant décidé de rendre un hommage à la figure d’Antoine d’Abadie et à son soutien de la culture basque, sur le modèle de ce que le chorégraphe avait réalisé pour Maurice Ravel.
Celui qui ouvrira le spectacle samedi, Garikoitz Otamendi, a construit sa chorégraphie sur la soka, cette danse traditionnelle en cercle non refermé où les danseurs travailleront liés par une corde, « à l’image, presque, de ce que l’on pouvait voir sur les places », un « autrefois » suspendu aux bords des lèvres.
Avec le soutien du Malandain Ballet Biarritz pour sa partie technique, Bilaka est un premier rendez-vous pour ceux qui aiment la danse basque et sont prêts à en voir l’énergie nouvelle d’une écriture contemporaine.
« Quant à ceux qui pensent ne pas aimer la danse basque », sourit Mathieu, « ils pourront constater que ce travail d’écriture novateur est tourné vers l’échange ».
Rendez-vous samedi soir à Bayonne pour constater les fruits de cet arbre qui a bourgeonné à ce printemps de 2016.
Bilaka sera donné par la suite dans quelques premières dates avant l’été, où a déjà été réfléchie sa traduction en plein air (notamment au festival EHZ, à Usopop, ou Mai en Scène à Mauléon).
ZAHARRAK BERRI
Chorégraphie Garikoitz Otamendi
Durée : 20 min – 16 danseurs et 7 musiciens
La première partie de cette pièce s’appuie sur les créations de Juan Antonio Urbeltz imaginées ces vingt dernières années. Une soka où, liés par les mains, dans le respect des codes, les danseurs rivalisent d’adresse et laissent libre court à l’improvisation et au jeu.
ABBADIE
Chorégraphie Jon Maya
Durée : 20 min – 16 danseurs et 7 musiciens
Écrite par le chorégraphe de Kukai, Jon Maya, cette pièce met en scène et rend hommage à l’un des pères de la culture basque contemporaine.
NEGUA
Chorégraphie Mathieu Vivier
Perdus dans un monde désenchanté, de jeunes gens réinterprètent les rites et les mythes de leurs ancêtres. Au coeur de l’hiver, dans la forêt de leur imagination, ils donnent lieu à une « cérémonie d’inversion ».
Durée : 40 min – 16 danseurs et 3 musiciens
Bilaka
Théâtre de Bayonne le 26 mars, 20h30
Entrée 10€ / 8€ pour les membres des groupes de danse adhérents de IDB, fédération de danse basque.
Pré-vente à Elkar et au Théâtre de Bayonne.
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