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Biarritz aime la danse
Dès le 11 septembre, le festival le Temps d’Aimer la Danse qui soufflera cette année ses vingt-cinq bougies, investit les scènes et les rues de Biarritz jusqu’au 20 septembre.
Des dix disciplines artistiques, seule la danse fit vraiment son creuset dans la cité balnéaire. “Le maire craignait que le festival ne s’ancre dans les danses traditionnelles. Mon souci justement a été de ne pas confondre danses populaires et création artistique. Nous avons invité les grands chorégraphes à se produire sur notre scène et au fil des années, nous avons créé un public”, poursuit Jakes Abeberry. La ville balnéaire renouait ainsi avec ses passions d’antan. Puis en septembre 1998, c’est le centre chorégraphique national d’Aquitaine que Biarritz accueille. Restait à lui trouver un directeur. Jakes Abebberry se tourne alors vers Thierry Malandain qui, à Saint-Etienne, dirige alors la compagnie Temps présent. “Un grand artiste, souligne le président de Biarritz Culture. Thierry Malandain a adopté Biarritz et Biarritz l’a adopté”. Le chorégraphe, outre le CCN (Centre chorégraphique national), assurera plus tard la direction artistique du festival.
Sur scène et dans la rue
“Depuis vingt-cinq ans, enchanté d’être au monde, le festival le Temps d’Aimer se laisse entraîner par le plaisir de la danse”, commente aujourd’hui Thierry Malandain, dans son éditorial du festival. Depuis vingt-cinq ans, le festival ouvre ses scènes aux chorégraphes les plus éclectiques. Des scènes intimistes comme le Colisée ou plus vastes tels le casino et la Gare du Midi. Des scènes à ciel ouvert, sur l’esplanade du Phare ou dans la rue. Et c’est justement à la plage du Port Vieux que le festival s’installera demain soir, à 21h30, pour son ouverture. Le site accueillera sur Vivaldi les lumières d’Estro du Malandain Ballet Biarritz. Une soirée gratuite partagée avec les jeunes danseurs du Ballet junior de Genève dans une pièce inédite dans l’Hexagone et enfiévrée aux rythmes klezmer du chorégraphe israélien Barack Marshall.
Cette année encore, le festival fait la part belle à une programmation éclectique où toutes les créations sont possibles. Parmi lesquelles cinq sont en lien direct avec le Pays Basque, Nord ou Sud. Il y aura “Les derniers chants du cygne”, de Michel Théret le 11 septembre ; "Komunikazioa/Inkomunikazioa" de Kukai Dantza et Tanttaka Teatroa, inspirées par le chanteur Mikel Laboa, le 18 septembre, au casino de Biarritz ; Live&Dance&Die de Neopost Foofwa où une troupe éphémère de non danseurs allie les mouvements de danses traditionnelles à des activités quotidiennes ; Leihotik de la troupe Bilaka le samedi 12 septembre et Ezpata Dantza, une danse de groupe itinérante et protocolaire remontant au 17e siècle recréée par Claude Iruretagoyena, le samedi 19 septembre, dans les rues de la ville.
Dès demain, avant même l’ouverture au Port Vieux, l’une d’entre elles emmènera au Colisée ses spectateurs dans une chorégraphie épurée “Les derniers chants du cygne” de Michel Théret. C’est au Pays Basque que le chorégraphe naît en 1959. “La danse basque a été un point de départ, évoque-t-il. Quoi de plus banal dans notre pays qu'un homme qui danse ! J’ai mordu à l’hameçon. Ensuite, j’ai voulu explorer autre chose que la danse traditionnelle. Je suis entré au ballet Etorki qui développait un style épuré dans la danse basque”.
Le corps raconte une histoire
Le jeune danseur décide d’aller encore plus loin. Il part à Paris afin de se former à la danse contemporaine en pleine éclosion et la danse classique. Deux ans après, Michel Théret rentre au Pays Basque. “J’étais tellement pressé que j’ai brûlé les étapes. J’ai eu envie de bousculer la danse traditionnelle”. Après plusieurs créations, le chorégraphe évolue vers une danse “plus empreinte d’abstraction lyrique”.
Aujourd’hui, “je n’utilise pas la danse traditionnelle dans mes créations, par contre j’utilise la tradition, les paysages, les poèmes, la musique, la langue basque et j’en fais ma propre traduction. La tradition je l’amène ailleurs”, relève le chorégraphe. Tradition mais aussi mémoire. C’est dans sa mémoire que le chorégraphe est allé chercher son inspiration pour créer “Les derniers chants du cygne”. “Une mémoire toute subjective ! J’ai travaillé sur les souvenirs que j’avais des paysages, du vol et des chants des oiseaux”. Deux danseurs, Michel Théret et sa complice de toujours Johanna Etcheverry, deux corps et la danse. Le silence et la musique de Sofia Gabaidulina sur une seule contrebasse. “La mémoire... marque l’artiste. Koldo Zabala, Philippe Oyhamburu et Jean Nesprias avec qui j’ai travaillé en 2011 m’ont accompagné durant toute cette création”.
“Dans chaque création, il y a un thème, une histoire que le corps raconte, souligne Jakes Abeberry. La danse basque qui l’explore vient en osmose des autres créations dans Le Temps d’Aimer la Danse”.
Le festival le Temps d'Aimer la Danse se déroule du 11 au 20 septembre. © Grégory Batardon
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