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Aux sources de la danse
C'est la troisième fois que Marie-Geneviève Massé et L'éventail viennent au Temps d'aimer. Pour sa première représentation le 11 septembre 2001, l'actualité avait télescopé le travail de la compagnie. « Nous allions nous lancer pour une répétition publique au jardin public. Soudain, j'ai vu arriver Thierry Malandain, livide. Il venait d'apprendre ce qui se passait à New York. Nous avons quand même dansé. Il n'y avait pas foule. C'était étrange. J'avais un sentiment de culpabilité et de tristesse infinie. »
Neuf ans plus tard, la compagnie L'éventail, seule en France à défendre la musique et la danse ancienne et baroque, continue son chemin en présentant « Métamorphose(s) ». Dans cette création, la chorégraphe reprend le fil d'un rêve d'enfance, quand elle venait au Pays basque voir des danses folkloriques. « J'avais envie de danser un jour avec ces troupes. Mais j'ai changé de cap. En fait ce qui m'intéresse à travers ces danses, c'est la mémoire collective, l'énergie, la pulsation joyeuse et qui vient de loin. Je pense qu'en demandant la codification de la danse à partir de 1661, Louis XIV a contribué à nous léguer cet héritage populaire. »
Marie-Geneviève Massé propose une rencontre entre le mouvement, les sons. Elle plonge dans le répertoire traditionnel de France, d'Écosse, Irlande, Suède, Norvège, de Vivaldi et Tellemann. Le baroque dont elle explore depuis près de trente ans les secrets devient le socle d'un dialogue fécond et stimulant. « Je cherche l'intersection entre ces cultures, ce qui rassemble ces danses. »
Marie-Geneviève Massé ouvre également pour le public une porte vers le cirque en invitant sur scène un acrobate, un marionnettiste et l'ensemble musical de Saint-Julien. « Bien sûr, nous travaillons sur les partitions anciennes, mais je ne cherche pas à me cantonner uniquement dans la reconstitution des ballets baroques. Ma matière c'est un vocabulaire, une grammaire en harmonie avec cette époque où la musique était écrite en fonction de la dynamique et de la pulsation de la danse. Où savoir danser pouvait ouvrir les portes de la cour et était aussi indispensable pour un gentilhomme que manier l'épée et monter à cheval. »
Ce soir 21 heures, Gare du Midi « Métamorphose(s) » compagnie L'éventail.
Marie-Geneviève Massé. photo O. B.
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