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Authentique charivari
Belle cavalcade à Itxassou qui a réuni 1500 à 2000 personnes dimanche
Ils ont été à moitié entendus et, après la pluie et plus de trois heures de spectacle, ils ont tout de même salué le bon déroulement de la cavalcade avec ses Toberak et ses trois averses, qui n’auront pas miné l’enthousiasme général. Et si certains ont dû avoir les oreilles qui sifflent, de ŒJosé Mové’ à un chanteur basque qui vient d’inventer, à Itxassou, la confrérie des cerises, en passant par n’importe quel procureur qui se reconnaîtrait à recycler les cartes bleues pour s’offrir les services de prostituées, la parade charivarique est restée dans les clous d’une ambiance bon enfant, que l’arrivée d’un Sarkozy au karcher menaçant n’a pas terni devant une foule forcément de ses électeurs. Pluie, froid, mais beaucoup de chaleur dans cette cavalcade sourire aux lèvres qui unissait 140 danseurs, acteurs et musiciens, "sans forcément chercher la polémique ou juger quelqu’un", explique Xalbat Itzaina. Greffier masqué, genre sado maso côté cour, et organisateur de la cavalcade, côté jardin, le jeune homme a bien pris note qu’un spectateur "a trouvé la pièce trop consensuelle" mais il estime que si ce sujet fait bien débat, l’essence des toberak n’est pas systématiquement polémique. En revanche, les gens du village ont bien saisi les clins d’¦il et autres allusions, les rumeurs de comptoirs avec lesquelles on rit au grand jour, comme on en a l’habitude à Itxassou lors du carnaval et d’un autre jugement, celui de Zan Pantzar.Mais à Itxassou dimanche, il fallait plus que cela pour ternir la jubilation effective des acteurs et des musiciens, qui se transmettait, toutes générations confondues, au 1500 à 2000 spectateurs, selon les évaluations des organisateurs, la troupe de théâtre Kafos, le groupe de danse Ataitze et le comité des fêtes.On retiendra de belles danses ressuscitées, comme celles de Faustin Bentaberry, un chant de Xalbador pour prendre la défense des sans-papiers d’aujourd’hui, des danseurs de tout niveau et de tout âge qui se mettent au pas de la cavalcade dans des traditions bas-navaraises ou labourdines.Comme pourraient le dire les makilari, l’important n’est pas forcément de rattraper le makila à chaque fois qu’on le jette.Côté théâtre, le parcours était sans fausse note et Jokin Irungaray (le juge), Maialen Eyherabide (l’avocate) Xalbat Itzaina (le greffier) et Patxi Caliot, (le procureur), s’en sont donné à c¦ur joie autour d’un accusé tout trouvé, la mondialisation aux allures de clown Mac Donald. Facile, certes.En contrepoint, il était plus difficile de faire bouffer du maïs OGM à ŒJosé Mové’ et de le condamner à écouter du Sardou devant des fans babas cool horrifiés. Mais le sujet de la mondialisation avait cet avantage de permettre à tous les sujets d’entrer dans la cour, depuis le réchauffement climatique à la fonte des cerveaux, de l’AOC Ossau-Tripoli au lait de chamelle, au "gâteau baska" qui brade le pays.Du coup, la critique portée comme la formule aboutie témoignent d’une belle vigueur décomplexée et pour tout dire, enfin, "authentique".
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