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Hemen zaude: Hasiera Hemeroteka “J’ai détourné certains aspects de la tradition”

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“J’ai détourné certains aspects de la tradition”

Anthony Egea / Chorégraphe - directeur de la Cie Révolution

C’est à l’occasion d’une tournée en Chine que la directrice artistique Yuan Yuan tombait sous le charme d’Anthony Egea et lui demandait une chorégraphie. Voilà déjà deux ans que le Beijing Dance Theatre, premier ballet contemporain chinois, danse Middle. Une expérience entre hip-hop, danse classique et danse traditionnelle chinoise. Le Beijing Theatre vient à Biarritz à la Gare du Midi ce mardi 9 avril afin de présenter l’essence de Middle, dans une version de 30 minutes, agrémentée d’extraits de chorégraphies les plus significatives de Yuan Yuan. Comme un prélude au Temps d’aimer la danse...
Egilea
Cécile Vignau
Komunikabidea
Le Journal Du Pays Basque
Mota
Elkarrizketa
Data
2013/04/06
Lotura
Le Journal Du Pays Basque

Peux-tu revenir sur la création Middle?

Comme son nom le suggère, cela renvoie à l’Empire du milieu. Je me suis inspiré de l’histoire de la Chine, de sa philosophie de la culture traditionnelle. Dans ce spectacle, j’ai détourné certains aspects de la danse traditionnelle chinoise, les costumes. Middle est une porte ouverte sur une imagerie chinoise, et que j’ai détourné.

Quels rapports entretiens-tu avec la culture chinoise?

Je me suis renseigné sur leur histoire, leur culture. Je me suis aperçu d’une vraie philosophie autour de la nature. Pour nous Occidentaux, on retrouve les autres points cardinaux Nord, Sud, Est et Ouest. Eux, ils ont en plus le milieu, ils ont développé un rapport très particulier avec la nature, les sens, l’harmonie avec la nature. On retrouve également une très forte mythologie autour de la culture chinoise.

Je me suis ainsi amusé à détourner certains de ses personnages. Par exemple, il y a des costumes traditionnels chinois avec de grandes plumes. Lorsque j’ai vu un spectacle d’art traditionnel, j’ai d’emblée trouvé ça très intéressant à travailler. On y voit des volumes que l’on retrouve beaucoup dans les opéras traditionnels chinois et pièces de théâtre. Dans Middle, au lieu d’accrocher ces plumes sur la tête, elles ont trouvé leur place sur les avants-bras. Le premier tableau s’apparente à un homme-oiseau.

J’ai détourné le nunchaku, à trois manches. Je l’ai utilisé dans une des danses. L’instrument a contribué à enrichir ma chorégraphie.

Tu as également intégré le tai-chi.

Je me suis amusé à chorégraphier une danseuse, championne de tai-chi. Un art encore largement pratiqué en Chine, et notamment par les anciens; on peut le voir entre autres dans les parcs.

Là pour Middle, il y avait cette jeune danseuse, qui pratique le tai-chi, spécialiste en arts martiaux. De fait, on perçoit ma manière d’utiliser le tai-chi en émettant des synergies avec la danse hip-hop. C’est un métissage entre certains aspects des arts traditionnels chinois, des arts martiaux, de la mythologie.


On trouve un côté très visuel, esthétique, à tout ceci?

Oui tout à fait, il y a un caractère très esthétique. Lors des deux premiers tableaux, on a l’impression de voir quatre moines-oiseaux gardant l’entrée d’un passage vers un univers fantastique. Les personnages vont ensuite évoluer, avec des créatures à trois têtes, trois pieds.

Je me suis amusé à imbriqué leur danse -ce sont des danseurs classiques et contemporains-, avec mon esthétique métissée. J’ai développé une gestuelle hybride, qui intègre du classique comme du hip-hop.


Tu as ramené de nouvelles techniques de ce travail en Chine, ou c’est vraiment toi qui as apporté ton savoir-faire?

C’est l’une des premières fois où je travaillais avec des danseurs classiques. Les danseurs chinois ont un très haut niveau technique. Mais en revanche, ils sont un peu moins dans l’interprétation. Ils ne dansent pas trop avec leurs visages. Il a fallu un peu leur rentrer dedans, avec leur rage, leur haine, leurs viscères. Ils sont de supers danseurs, mais au-delà il faut faire passer une émotion.


Tu es venu à la danse par le hip-hop. Est-ce qu’on trouve des synergies entre le classique, très institutionnalisé, et le hip-hop, davantage libre?

Ma spécificité est d’être un danseur hip-hop, mais très attiré par la danse classique. Je suis amoureux de la danse classique et je m’y suis formé. Et je retrouve la même virtuosité entre les deux genres. Ces danseurs qui sont capables d’enchaîner les tours en l'air m’impressionnent. C’est en cette virtuosité que l’on trouve une similitude avec le hip-hop. En revanche, le hip-hop reste au sol, alors que le classique va être plus aérien. Mixer cette maîtrise de l’espace aérien et cette technique au sol, c’est ce qui m’intéresse. Ces deux danses se ressemblent en ce sens qu’elles sont codifiées. La danse hip-hop a ses airs de liberté mais elle reste très codifiée, il y a des noms sur chaque mouvement. Autre point commun: elles sont des danses de soliste. Dans des ballets classiques, on trouve toujours le soliste, accompagné du corps de ballet à l’arrière. En hip-hop, il en va de même, avec le soliste au milieu du cercle.

Ce sont des styles foncièrement opposés, mais si un danseur arrive à maîtriser les deux, il en devient autrement intéressant.

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