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“Ainarak”, quand les hirondelles rejoignaient Mauléon
Pascale Lascano, chorégraphe et metteuse en scène d’Ainarak, revient sur les prémices du projet : “Au départ, l’idée a germé des suites d’une conférence de Claude Iruretagoiena sur les costumes, les codes de couleur de l’époque. Les hirondelles ne portaient jamais de rouge, une manière de se camoufler dans les montagnes. Certaines d’entre elles, très jeunes, craignaient de se faire repérer par les douaniers. Elles restaient le plus discrètes possible.” Une idée initiale qui prend forme à la lecture de Mémoires d’hirondelles de Véronique Inchauspé. “En traitant de ces hirondelles, j’ai aussi voulu mettre les femmes à l’honneur, parler de la place des femmes dans une société d’hommes. Ce qui ressort notamment dans la danse en Pays Basque, un milieu très masculin.”
L’ouvrage de Véronique Inchauspé va donner la trame à ce spectacle en trois tableaux. L’enfance au village en Navarre et Aragon, le passage difficile en montagne, et la vie à l’usine, les 20 danseurs se sont tous plongés dans ce pan de l’histoire du Pays Basque. “On essaie de danser tout en interprétant” ajoute Pascale Lascano. Des enchaînements de pas, des suites de gestes liés entre eux pour retranscrire les émotions et l’ambiance d’une époque donnée. En revivant le mouvement migratoire de ces jeunes filles, qui travaillaient tout l’hiver dans les usines de sandales de Mauléon, alors petit bassin industriel qui connaissait une explosion de production. Elles repartaient chez elles aux beaux jours, “le baluchon grossi par un trousseau brodé de leurs mains”.
Une bande-son originale
Et chaque tableau voit venir une évolution musicale, menée de main de maître par Benoît Lamerain. Entre compositions, arrangements, réarrangements, le jeune artiste crée une bande-son inédite et originale. “On trouve des jotas aragonaises, mais également des morceaux souletins. Le choix de l’Ikurriñari en clôture souligne le début d’un temps plus sombre, avec la Première Guerre mondiale qui se déclare”, étoffe Benoît Lamerain. Les neuf musiciens enregistraient récemment en studio. “Proposer un spectacle avec une bande-son enregistrée facilite une diffusion future”, assure Benoît. “Peu d’organismes ont les moyens de financer une telle prestation”.
D’ores et déjà des dates sont prévues le 26 janvier à Hasparren, le 2 mars à Biarritz, à la découverte de la migration de ces “hirondelles”.
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