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Les disciples du maître reviennent dans la danse
Un vide se comble rapidement. Ou jamais. Six mois, il était manifestement temps. Le 13 juillet dernier, Koldo Zabala, chorégraphe et figure tutélaire du ballet biarrot Oldarra, rendait son ultime soupir. La mort du maître laissait orpheline la compagnie, et faisait rapidement peser des interrogations, légitimes, sur son devenir. Les héritiers ont choisi de sortir du bois, pour lever l'incertitude.
Ils sont trois, deux garçons, une fille. Enfants spirituels de Koldo Zabala, dont un de chair : son fils Gaizka, 42 ans. À ses côtés, Kepa Aguirre, même âge, et Sophie Joaquim-Pinto, 38 ans. « On veut rendre ce qu'on nous a donné. Koldo avait une aura, c'est sûr que c'est compliqué de passer derrière lui, mais on a reçu de lui un héritage culturel et on va essayer de le perpétuer », promet Gaizka Zabala.
Famille et amis d'enfance
Loin de fissurer la troupe, le décès du chorégraphe emblématique aura donc plutôt eu l'effet de ressouder « la famille Oldarra ». Le trio de repreneurs, amis d'enfance, choisit ainsi de resserrer un fil certes distendu par les contingences de la vie, mais jamais rompu, avec le groupe de danse : « Kepa et moi, on a commencé à 4 ans, aux Pinpiriñak, l'école de danse d'Oldarra, retrace Gaizka. On était aussi élèves de danse classique au conservatoire à Bayonne. C'est là qu'on a rencontré Sophie, qui a ensuite intégré le ballet basque. À partir de l'âge de 16 ans, on a pu danser dans le ballet. On a ensuite tous été papa maman, chacun a fait un break, mais on est toujours restés en contact et maintenant tous nos enfants ont intégré la pouponnière. »
S'ils disposent de belles références sur le plan technique, notamment une double médaille d'or en danse classique et basque pour Sophie Joaquim-Pinto au conservatoire de Bayonne, les successeurs de Koldo Zabala avancent avec humilité : « On n'a pas la prétention d'être chorégraphes. Koldo était maître de ballet et chorégraphe, il a fait des choses très élaborées. Nous, on sait faire travailler la technique. On va se recentrer sur le traditionnel, qui sera mis en scène », annonce Gaizka Zabala.
Relancer les tournées
Avec, toutefois, un niveau d'exigence nécessairement élevé : « Il faut que ça plaise aux danseurs (ils sont une quinzaine, NDLR), qui ont connu Koldo depuis gamin. Le retour n'est pas mal pour l'instant. »
Dans l'impossibilité professionnelle de dispenser les cours, Gaizka, focalisé sur la coordination, laissera cette tâche à Sophie Joaquim-Pinto et Kepa Aguirre. « Je vais faire tout ce qui est travail classique, placement du corps, port de bras, etc. ; Kepa lui sera sur l'aspect technique danse basque. On est très complémentaires », veut croire la danseuse. La prochaine représentation d'importance du ballet Oldarra, bilan d'étape de cette relance par les quadras, sera donnée au mois de juin à Saint-Jean-de-Luz.
À terme, la triplette aimerait faire regoûter aux danseurs le plaisir des tournées, qui ont fait le sel d'Oldarra. « C'est très important pour fédérer un groupe », estime Gaizka. Manifestement, il ne s'agit pas là d'une simple transition : les disciples de Koldo Zabala semblent bien partis pour un bail.
Gaizka Zabala, Kepa Aguirre et Sophie Joaquim-Pinto se retrouvent pour relancer Oldarra. ©photo jean-Daniel Chopin
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