Ballet de Genève : du classiqueet beaucoup de personnalité

Le directeur du ballet, Philippe Cohen, marque de son empreinte les représentations de ce soir

Danseur et ancien élève du Centre International de Danse Rosella Hightower à Cannes, Philippe Cohen, a pris ses marques dans le ballet en imposant un style très personnel, invitant dès son arrivée un Gilles Jobin au style très, voir "trop", contemporain. Une vision de la danse qui se dépeint dans les trois spectacles proposés ce soir à la gare du Midi. Trois ¦uvres qui traduisent à elles seules "l'étendu des possibilités du Ballet du Grand Théâtre de Genève" explique-t-il.



Le premier est un classique, car il ne faut oublier les bases. Un Sacre du Printemps Stravinskycien, créé en 1972, et marqué par une forme de violence, celle qui caractérisait "l'effroi devant la guerre" et dont l'essence est "la permanence de la mort dans la vie" selon son chorégraphe, John Neumeier. La seconde prestation intitulée Kiki la Rose laisse place libre et libre cours aux pulsions artistiques d'un soliste ,Michel Kelemenis, chorégraphe qui adapte son ¦uvre à ses pas. Pas de thème pour cette gestuelle quelque peu abstraite et qui invite par moment le public a un hommage à Nijinski en forme de clins d'¦il. Un spectacle sortie tout droit des "catacombes" du Grand Théatre par un Phiilippe Cohen soucieux d'apporter un zest de fraîcheur contemporain pour "dépoussiéré" le convenu du ballet classique. Salon Désir, en clôture de soirée, pour ce nouveau directeur, c'est appuyer un peu plus la paume de ses mains dans le béton encore frais du "Hollywood boulevard" des anticonformistes de la danse. "C'est la danse contemporaine qui n'a pas peur de la virutuosité" explique Philippe Cohen, "sur scène les danseurs rentrent en transe". L’éventail des talents du Ballet est donc ouvert, reste à s’en rafraichir avec délectation.